Créer une SAS vous semble compliqué, avec ses démarches administratives et ses pièges juridiques ? Vous n’êtes pas seul à vous poser des questions sur les étapes clés, les coûts réels et le choix entre différents statuts.
Ce guide pratique décortique chaque étape concrète, de la rédaction des statuts aux formalités d’immatriculation, tout en révélant les avantages stratégiques de la SAS pour booster votre projet. Découvrez comment structurer votre société avec une liberté totale sur la gouvernance, protéger votre patrimoine et même cumuler création d’entreprise et statut personnel (chômage, emploi salarié ou retraite).
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En savoir plusQu’est-ce qu’une SAS ?
La SAS est une forme juridique moderne qui permet une grande liberté dans l'organisation de l'entreprise. Comparez-la à un "Lego" : vous définissez les règles de fonctionnement dans les statuts, comme la répartition des pouvoirs ou les modalités de prise de décision. La responsabilité des associés est limitée aux apports (capital versé), protégeant leurs biens personnels. Idéale pour les projets dynamiques, elle attire autant les startups que les PME en croissance.
Les grands avantages de la SAS
Voici pourquoi la SAS est souvent choisie par les entrepreneurs :
- Souplesse de fonctionnement : vous adaptez les statuts à vos besoins, sans contrainte administrative rigide.
- Responsabilité limitée : vos biens personnels ne sont pas engagés en cas de difficultés financières.
- Statut social du dirigeant : le président bénéficie du régime général de la Sécurité sociale (mutuelle, retraite), bien que les cotisations soient élevées.
- Facilité d'entrée d'investisseurs : les clauses statutaires fluidifient l'intégration de nouveaux partenaires financiers.
- Cédibilité des actions : une cession est simplifiée, sauf clauses restrictives dans les statuts.
📚Vous hésitez entre plusieurs statuts juridiques ?
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Créer une SAS nécessite des formalités strictes. Cette structure offre de la flexibilité, mais impose des obligations légales à respecter en amont de toute démarche administrative.
Les associés : qui peut rejoindre l'aventure ?
Une SAS requiert au minimum deux associés, sans limite supérieurs. Les associés (personnes physiques ou morales, majeures ou mineures) peuvent être des proches, des partenaires ou des investisseurs. En cas d’associé unique, la SASU est la solution. Les mineurs sont acceptés, mais un représentant légal valide les actes juridiques majeurs.
Le capital social : combien faut-il investir ?
Le capital minimal est de 1 euro, mais doit couvrir les premiers frais (locaux, matériel) et garantir une image crédible. Deux notions à distinguer : le capital souscrit (engagement des associés) et le capital libéré (fonds ou biens versés). Pour les apports en numéraire, 50 % sont exigés à la création, le solde dans les 5 ans. Un capital mal dimensionné nuit à la crédibilité ou bloque des liquidités inutilement.
Les différents types d'apports
- Numéraire : argent versé sur un compte bloqué, solution la plus courante pour sécuriser les premiers contrats.
- Nature : biens matériels ou immatériels (bâtiment, logiciel). Si la valeur dépasse 30 000 € ou 50 % du capital, un commissaire aux apports valide l’évaluation.
- Industrie : savoir-faire ou compétences techniques. Cet apport génère des dividendes sans augmenter le capital.
Les apports en nature nécessitent un expert légal si les seuils réglementaires sont dépassés. Les apports en industrie attirent les entrepreneurs sans fonds, intégrant un associé-clé sans investissement immédiat.
6 étapes pour créer une SAS
- Étape 1 : Rédiger les statuts, le document fondateur
- Étape 2 : Déposer le capital social
- Étape 3 : Publier une annonce légale
- Étape 4 : Déclarer les bénéficiaires effectifs
- Étape 5 : Préparer le dossier d’immatriculation
- Étape 6 : Immatriculer la SAS via le Guichet Unique
Étape 1 : Rédiger les statuts, le document fondateur
Les statuts sont comme la « constitution » de votre société. Ils définissent les règles de fonctionnement : rôle du président, modalités de prise de décision, conditions de cession des actions, etc.
⚠️ Si les statuts sont mal rédigés, cela peut bloquer certaines décisions importantes.
💡 Exemple concret : deux associés montent une SAS. Ils précisent dans les statuts que toute embauche au-dessus de 2 000 € de salaire doit être validée par les deux. Cela évite que l’un embauche sans l’accord de l’autre.
Étape 2 : Déposer le capital social
Le capital est l’argent de départ de la société. Le minimum légal est de 1 €, mais un capital trop bas peut réduire la crédibilité de votre projet. En pratique, la plupart déposent plusieurs milliers d’euros.
L’argent est versé sur un compte bloqué (banque, notaire ou Caisse des Dépôts), en échange d’une attestation indispensable pour l’immatriculation.
💡 Exemple concret : vous créez une SAS à deux avec 10 000 €. Chacun dépose 5 000 € sur le compte bloqué. Cet argent sera disponible une fois le Kbis obtenu.
⚠️ À retenir : si vous apportez un bien matériel (machine, véhicule, etc.) d’une valeur supérieure à 30 000 €, il faut un commissaire aux apports pour l’évaluer.
Étape 3 : Publier une annonce légale
L’annonce légale rend votre création officielle et visible. Elle mentionne les infos principales : nom, capital, dirigeants, objet social… Vous recevez ensuite une attestation à inclure dans le dossier.
Coût : environ 200 €, selon le journal choisi.
💡 Exemple concret : vous ouvrez une SAS de vente en ligne d’articles de sport. Votre annonce légale paraîtra dans un journal de votre département, indiquant notamment l’adresse de votre siège social.
Étape 4 : Déclarer les bénéficiaires effectifs
Vous devez indiquer qui contrôle réellement la société (toute personne détenant plus de 25 % du capital). La déclaration se fait en ligne auprès de l’INPI et coûte environ 20 €.
Le délai moyen de validation est de 2 à 3 jours ouvrés.
💡 Exemple concret : une SAS est créée par 4 associés, chacun avec 25 %. Les 4 doivent être déclarés bénéficiaires effectifs.
⚠️ À retenir : si vous oubliez un bénéficiaire effectif, le greffe peut refuser votre immatriculation.
Étape 5 : Préparer le dossier d’immatriculation
C’est l’étape la plus administrative : vous devez rassembler tous les justificatifs. La liste inclut notamment : statuts signés, attestation de dépôt du capital, attestation de parution légale, déclaration des bénéficiaires effectifs, justificatif de siège social, pièces d’identité des dirigeants et acte de nomination du président.
💡 Exemple concret : si vous domiciliez votre société chez vous, un simple justificatif de domicile à votre nom suffit pour le siège social.
⚠️ À retenir : un dossier incomplet retarde l’immatriculation de 5 à 10 jours. Beaucoup d’entrepreneurs choisissent une plateforme juridique (100 à 300 €) pour éviter les erreurs.
Étape 6 : Immatriculer la SAS via le Guichet Unique
Depuis 2023, toutes les démarches passent par le Guichet Unique (site de l’INPI). Vous y déposez vos documents, remplissez le formulaire M0 et réglez les frais, qui comprennent :
- Les frais de greffe : 35 à 50 €
- Les frais de formalités en ligne : pour un total de 60 à 120 € selon les cas
Sous 3 à 5 jours, vous recevez enfin le Kbis, la carte d’identité de votre entreprise.
💡 Exemple concret : votre Kbis mentionnera votre numéro SIREN, le code APE correspondant à votre activité (par ex. 4791B pour le e-commerce), et la dénomination de votre SAS.
⚠️ À retenir : le greffe peut demander des compléments dans un délai de 15 jours en cas d’erreur.
Quel est le coût réel pour créer une SAS ?
Les frais obligatoires incluent donc quelques centaines d’euros : l'annonce légale, les frais de greffe et de formalités. Ces dépenses sont incontournables pour toute création. Mais pourquoi certains projets dépassent-ils 5 000 € ?
- Rédaction des statuts par un professionnel (500 € à 2 500 €) : le tarif dépend de la complexité des clauses (règles de gouvernance, répartition des pouvoirs, modalités de sortie des associés).
- Dépôt du capital : certaines banques exigent un compte professionnel payant, avec des frais annuels (50 € à 200 €) pour sécuriser le capital.
- Pacte d'associés (300 € à 1 000 €) : encadre les cessions d'actions, les décisions stratégiques et les conflits, surtout utile avec plusieurs actionnaires.
Une SASU (SAS à associé unique) suit les mêmes règles, mais simplifie la gouvernance grâce à l’absence de négociations entre associés.
Créer sa SAS : quel impact sur votre situation personnelle ?
Créer une SAS peut transformer votre vie professionnelle, mais comment gérer cette transition en fonction de votre situation ? Que vous soyez en recherche d'emploi, salarié ou retraité, certaines règles s'appliquent. Découvrez les solutions pour concrétiser votre projet sans compromettre vos droits actuels.
Créer une SAS en étant demandeur d'emploi
Vous percevez l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) ? Sachez que vous pouvez la conserver en créant votre SAS, à condition de respecter une règle clé : ne percevoir aucune rémunération en tant que président pendant les premiers mois. Si vous ne vous versez aucun salaire, vos allocations continuent de vous être versées.
Attention, cette situation doit être justifiée auprès de France Travail. Un procès-verbal d’assemblée générale (ou une décision unilatérale si vous êtes seul associé) doit officialiser l’absence de rémunération. Ce document, enregistré dans vos statuts, prouve que vous ne cumulez pas emploi salarié et fonction de dirigeant.
Créer une SAS tout en étant salarié
Pas d’obstacle légal pour cumuler un emploi salarié et la création d’une SAS. En revanche, vérifiez votre contrat de travail : une clause d’exclusivité ou de non-concurrence pourrait limiter cette possibilité. Si votre activité SAS est complètement indépendante de votre poste actuel, aucun problème ne se pose.
Restez néanmoins vigilant : l’obligation de loyauté envers votre employeur interdit d’utiliser du temps de travail ou des ressources professionnelles pour développer votre SAS. Optez pour un aménagement de votre temps de travail ou une réduction d’activité si nécessaire.
Créer une SAS à la retraite
Vous avez pris votre retraite ? Rien ne vous empêche de relancer une activité via une SAS. Si vous avez atteint le taux plein (64 ans ou 172 trimestres cotisés), vous cumulez intégralement vos revenus de président avec votre pension. Pas de plafond à respecter dans ce cas.
À taux réduit, des limites s’appliquent. Par exemple, si vous n’avez pas atteint l’âge légal, vos revenus professionnels ne doivent pas dépasser 160 % du SMIC. Consultez votre caisse de retraite pour une simulation personnalisée.
Lancez la société qui donnera vie à vos projets
La SAS est un choix stratégique : elle combine souplesse, protection et crédibilité. En suivant les étapes clés, vous pouvez créer votre SAS et profiter de ses avantages, qu’il s’agisse de limiter vos risques, d’attirer des investisseurs ou de donner un nouvel élan à votre carrière.
Prêt à entreprendre ? La SAS vous offre le cadre idéal pour transformer votre idée en réussite durable.
FAQ : Créer une SAS
Pourquoi choisir une SAS ?
La SAS est un statut très flexible : vous adaptez les statuts à vos besoins, protégez vos biens personnels et facilitez l’entrée d’investisseurs. Le président bénéficie aussi d’une couverture sociale proche de celle d’un salarié. C’est le format privilégié des startups et projets en croissance.
Quelles sont les conditions pour créer une SAS ?
- Minimum 2 associés (personnes physiques ou morales)
- Capital à partir de 1 € (au moins 50 % versés dès la création)
- Rédaction des statuts (nom, siège social, objet, gouvernance)
- Immatriculation obligatoire via le Guichet Unique (INPI)
Quels sont les inconvénients d’une SAS ?
- Charges sociales élevées pour le président rémunéré (environ 80 % du salaire)
- Statuts complexes à rédiger, souvent avec l’aide d’un professionnel
- Formalités et frais supplémentaires possibles (comptable, pacte d’associés, etc.)
Combien coûte un comptable pour une SAS ?
Comptez en moyenne 100 à 200 € par mois pour la comptabilité et les déclarations fiscales. Certaines plateformes proposent des packs dès 99 €, mais sans accompagnement personnalisé.
Quels sont les risques d’une SAS ?
Les associés ne perdent que leurs apports. Attention toutefois :
- Le président non rémunéré n’a pas de couverture sociale
- Des statuts mal rédigés peuvent créer des blocages
- Les cotisations sociales sont lourdes si le président est rémunéré
Peut-on être salarié de sa propre SAS ?
Oui, à condition de signer un contrat de travail distinct avec de vraies missions techniques (marketing, développement…), un salaire adapté et un lien de subordination. Cela ouvre droit au chômage, mais la mise en place est stricte et contrôlée.





