Une association loi 1901 est l’un des statuts les plus utilisés en France pour lancer un projet collectif sans objectif lucratif. Sa simplicité de création et de gestion en fait un choix privilégié pour toute structure qui souhaite agir de manière officielle sans chercher à dégager de bénéfices.
Comprendre son fonctionnement, ses droits et ses limites est essentiel, notamment lorsque l’association souhaite financer ses activités, vendre des produits ou s’appuyer sur des outils digitaux comme une boutique en ligne. Ce guide vous aide à faire le point sur tout ce qu’il faut savoir pour créer et gérer une association loi 1901 dans les règles.
Qu’est-ce qu’une association loi 1901 ?
Une association loi 1901 est un groupement de personnes qui décident de se réunir autour d’un projet commun sans chercher à partager des bénéfices. Elle repose sur un principe simple : la liberté d’association. Tant que l’objet poursuivi n’est pas lucratif, la loi laisse une grande marge de manœuvre pour organiser et gérer l’activité.
Origine et principes de la loi 1901
Adoptée le 1er juillet 1901, la loi consacre la possibilité pour toute personne de s’associer librement. Elle pose deux fondements majeurs :
- La réunion volontaire de plusieurs individus autour d’un objectif commun.
- L’absence de recherche de profit à redistribuer entre les membres.
Les critères pour constituer une association
Pour créer une association, il suffit de réunir quelques éléments indispensables :
- Au moins deux personnes.
- Un projet ou un objet clairement défini.
- Des statuts écrits qui formalisent son organisation interne.
Aucun capital n’est exigé, ce qui favorise l’accessibilité du statut.
Qui peut créer une association ?
La création d’une association est ouverte à un large public :
- Toute personne majeure, qu’elle soit française ou étrangère.
- Les mineurs de plus de 16 ans, sous certaines conditions.
- Les personnes morales, comme d’autres associations.
Comment créer une association loi 1901
Créer une association loi 1901 est une démarche simple et largement accessible.
La rédaction des statuts
Les statuts sont la base juridique de l’association. Ils précisent son organisation, son fonctionnement et les règles de prise de décision. Ils doivent notamment inclure :
- Le nom de l’association.
- L’objet, c’est-à-dire le but poursuivi.
- L’adresse du siège social.
- Les modalités d’adhésion et de fonctionnement des instances dirigeantes.
- Le déroulement des assemblées générales.
Même si aucun modèle officiel n’est imposé, cette étape demande de la clarté afin d’éviter les zones d’ombre dans la gestion future.
La déclaration en préfecture
Pour obtenir la personnalité juridique, l’association doit être déclarée auprès de la préfecture ou de la sous-préfecture. La démarche s’effectue principalement en ligne et nécessite :
- Les statuts signés.
- La liste des personnes chargées de la direction.
- Le procès-verbal de l’assemblée constitutive.
Une fois déposés, ces documents permettent à l’association de devenir officiellement reconnue.
La publication au Journal officiel
Après validation par la préfecture, l’association est inscrite au Journal officiel des associations et fondations d'entreprise (JOAFE). Cette publication marque la dernière étape de la création et confère une existence légale complète.
Les coûts de création
Créer une association est une démarche peu coûteuse. Les statuts eux-mêmes ne requièrent aucun paiement. Depuis le 1er janvier 2020, la publication des annonces au JOAFE est gratuite.
Le fonctionnement d’une association loi 1901
Une association loi 1901 fonctionne de manière flexible, mais quelques règles essentielles garantissent sa bonne organisation. Elles concernent la répartition des rôles, la prise de décision et la gestion administrative.
Le rôle du bureau et des membres
La majorité des associations s’appuient sur un bureau chargé d’assurer la gestion quotidienne. Il comprend généralement :
- Un président ou une présidente chargé de représenter l’association.
- Un trésorier ou une trésorière chargé de la gestion financière.
- Un secrétaire ou une secrétaire chargé du suivi administratif et des documents officiels.
Les membres, quant à eux, participent à la vie de l’association et prennent part aux décisions collectives selon les modalités prévues dans les statuts.
Assemblées générales et décisions
L’assemblée générale rassemble l’ensemble des membres. Elle sert à :
- Approuver les comptes.
- Voter les orientations annuelles.
- Élire ou renouveler les dirigeants.
- Modifier les statuts si nécessaire.
Les statuts déterminent les règles de convocation, de quorum et de vote. Certaines décisions doivent être prises à la majorité simple, d’autres à la majorité qualifiée.
Obligations administratives et comptables
Même si une association reste une structure souple, elle doit respecter quelques obligations :
- Tenir une comptabilité, au minimum simplifiée
- Conserver les justificatifs de dépenses et de recettes.
- Déclarer tout changement de direction ou de statuts à la préfecture.
- Mettre à jour régulièrement la liste des membres dirigeants.
Ces éléments garantissent la transparence et la conformité de son fonctionnement, notamment lorsqu’elle reçoit des subventions ou des dons.
Les différents types d’associations loi 1901
La loi 1901 offre plusieurs degrés de reconnaissance juridique.
Une association peut exister sans aucune formalité, simplement parce que plusieurs personnes décident d’agir ensemble. Cependant, ce choix limite fortement les possibilités. À l’inverse, la déclaration en préfecture ouvre l’accès à des droits essentiels, comme la capacité de signer des contrats ou de recevoir des subventions. Certaines associations, plus structurées et porteuses d’un intérêt général avéré, peuvent aller jusqu’à demander une reconnaissance d’utilité publique.
Voici les principales formes existantes.
Association non déclarée
L’association non déclarée existe uniquement entre ses membres. Elle n’a pas de personnalité juridique et ne peut donc pas agir au nom du collectif. C’est un fonctionnement informel, adapté aux petits groupes qui se réunissent sans besoin d’engagements officiels.
Association déclarée
C’est la forme la plus répandue. Une fois déclarée en préfecture et publiée au Journal officiel, l’association obtient la capacité juridique. Elle peut alors ouvrir un compte bancaire, percevoir des financements, signer des contrats ou louer un local. C’est la base pour toute activité nécessitant une existence légale.
Association reconnue d’utilité publique
Ce statut, accordé par décret, concerne les associations ayant un impact important et durable sur l’intérêt général. Il exige une structure solide, des ressources stables et un fonctionnement exemplaire. Ce statut permet notamment de recevoir des dons ou legs dans un cadre fiscal plus avantageux.
Association employeur
Indépendamment de son statut déclaré ou non, une association peut employer des salariés si ses activités le justifient. Elle doit alors respecter le droit du travail, gérer la paie et se conformer aux obligations sociales. Ce cas se rencontre souvent dans les associations sportives, culturelles ou sociales de grande ampleur.
Tableau récapitulatif des types d’associations loi 1901
|
Type d’association |
Personnalité juridique |
Capacités principales |
Limitations |
|
Association non déclarée |
Aucune |
Réunir des membres, organiser des activités internes |
Impossible d’ouvrir un compte bancaire, de signer des contrats ou de recevoir des subventions |
|
Association déclarée |
Oui |
Signer des contrats, ouvrir un compte, recevoir dons et subventions, louer un local |
Soumise à certaines obligations administratives |
|
Association reconnue d’utilité publique |
Oui, avec statut renforcé |
Recevoir des legs, bénéficier d’avantages fiscaux, accroître sa crédibilité |
Procédure d’obtention longue et exigeante |
|
Association employeur |
Oui si déclarée |
Embaucher des salariés, développer des activités régulières |
Respect du droit du travail et charges sociales associées |
Quels revenus pour une association loi 1901 ?
Même si une association loi 1901 n’a pas vocation à partager des bénéfices, elle peut générer des ressources pour financer ses actions. Ces revenus doivent toujours servir l’objet de l’association et non enrichir ses membres ou ses dirigeants. Le cadre reste donc non lucratif, mais les possibilités sont nombreuses.
Cotisations
La cotisation annuelle est l’une des principales sources de financement. Elle contribue aux frais de fonctionnement et marque l’engagement des adhérents dans la vie associative. Chaque association est libre d’en fixer le montant et les modalités de paiement.
Subventions
Les associations peuvent solliciter des subventions auprès de différents organismes publics comme les collectivités locales, les départements ou l’État. Ces aides soutiennent des projets d’intérêt général, qu’ils soient sociaux, culturels, éducatifs ou sportifs. L’attribution dépend souvent de la qualité du dossier et de la capacité de l’association à démontrer l’utilité de ses actions.
Dons et mécénat
Les particuliers et les entreprises peuvent faire des dons pour soutenir une association. Dans certains cas, ces dons ouvrent droit à des avantages fiscaux, ce qui constitue un levier puissant pour la collecte de fonds. Le mécénat, quant à lui, implique un soutien matériel, financier ou en compétences sans contrepartie commerciale.
Vente de biens et services
Une association peut vendre des produits ou proposer des prestations à condition que ces activités restent au service du projet associatif. Il peut s’agir par exemple :
- De produits dérivés créés pour financer l’association.
- De billets pour des événements, spectacles ou compétitions.
- De cours, ateliers ou activités encadrées.
Ces ventes doivent être réalisées dans un cadre cohérent avec l’objet de l’association.
Fiscalité et seuils d’imposition
Une association peut être soumise aux impôts commerciaux si son activité présente un caractère lucratif, notamment si elle concurrence directement une entreprise. L’administration examine plusieurs critères comme la régularité des ventes, la nature des produits proposés ou encore la gestion désintéressée de l’organisation.
Tant que les bénéfices sont intégralement réinvestis dans l’objet social et que l’activité reste modérée ou occasionnelle, l’association peut conserver son régime fiscal avantageux. Si l’activité devient trop proche de celle d’une entreprise, un changement de régime fiscal peut s’appliquer.
Zoom : association loi 1901 et activité commerciale
La loi 1901 autorise les associations à exercer certaines activités commerciales, mais sous conditions.
Peut-on vendre des produits ou services ?
Oui, une association peut vendre des biens ou des services. Ces ventes doivent toutefois s’inscrire dans la continuité du projet associatif. Elles peuvent servir à financer des actions, à organiser des événements ou à soutenir le développement de l’association.
Exemples fréquents :
- Vente de t-shirts, produits artisanaux ou objets personnalisés pour récolter des fonds.
- Organisation d’événements payants comme des ateliers, stages ou spectacles.
- Mise en place d’une petite boutique en ligne pour soutenir les activités.
Le point essentiel est que ces revenus ne doivent pas enrichir les membres.
Peut-on concurrencer une entreprise ?
La concurrence n’est pas interdite en soi, mais l’activité de l’association ne doit pas se transformer en activité exclusivement commerciale. L’administration observe plusieurs éléments pour distinguer une activité associative d’un commerce classique :
- La nature et la fréquence des ventes.
- Les prix pratiqués.
- La présence ou non de salariés.
- Le degré d’organisation comparable à une entreprise.
Si l’association agit comme une entreprise de manière régulière et structurée, elle peut être considérée comme exerçant une activité lucrative.
La notion de gestion désintéressée
Pour rester dans le cadre non lucratif, une association doit démontrer une gestion désintéressée. Cela signifie que :
- Les dirigeants sont bénévoles ou rémunérés dans des limites très encadrées.
- Les excédents ne sont jamais distribués aux membres.
- Les décisions servent toujours l’intérêt collectif.
Activité lucrative occasionnelle ou régulière
Une association peut organiser une activité lucrative occasionnelle, comme une vente annuelle ou une kermesse, sans être imposable. L’administration accepte ce type d’initiative tant qu’elle reste ponctuelle et secondaire.
Association loi 1901 et e-commerce : quelles opportunités ?
Même si une association n’a pas un objectif lucratif, elle peut parfaitement utiliser le e-commerce pour financer ses actions et accroître sa visibilité.
Les outils digitaux facilitent également la gestion de communauté et la communication autour des actions de l’association. Une plateforme comme Shopify offre un moyen simple de mettre en place une boutique et de créer une expérience transparente pour les membres et les donateurs. C’est une solution accessible pour les petites structures qui souhaitent professionnaliser leur collecte de fonds.
FAQ : qu'est-ce qu'une association loi 1901
Une association loi 1901 peut-elle vendre des produits en ligne ?
Oui. Une association peut vendre des biens ou services tant que les revenus servent exclusivement le projet associatif.
Les dirigeants peuvent-ils être rémunérés ?
Oui, dans certaines limites. La rémunération doit rester encadrée et compatible avec la gestion désintéressée.
L’association doit-elle tenir une comptabilité ?
Oui. La comptabilité peut être simplifiée, mais elle doit permettre de justifier les dépenses et recettes.
Une association peut-elle devenir imposable ?
Oui. Si son activité commerciale devient régulière ou proche de celle d’une entreprise, elle peut être soumise aux impôts commerciaux.





